Cédric Thibault  

                                                                                              Le 7 mai 2003

Antoine Dekeyser

 

Stéphanie Thys

 

Mégane Goffart

 

Jonathan Malherbe

 

 

 

 

 

 

 

Contes glacés

 

Analyse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Madame Briard                              français                                        2E

 

 

1) Identification

 

 

a)         auteur :

 

Jacques Sternberg

nom du recueil : Contes glacés

titre du conte : Marée basse

 

b)        date :

 

édition originale : 1974

édition moderne : 1998

→ le conte lui-même a été écrit en 1957.

→ les contes sont classés par thèmes dans le recueil :

-les objets

 

-les autres

 

-les animaux

 

-les lieux :

→ marée basse

 

-les êtres humains

 

-l’ailleurs

 

-les lois de la nature

 

-les incidents

 

 

c)         biographie de l’auteur :

 

Jacques Sternberg

 

-Il est belge, né en 1923 à Anvers dans une riche famille juive.

 

-Il commence à écrire à l’âge de14 ou 15 ans, mais à l’école c’est un cancre reconnu, il ne réussira jamais à passer son bac.

 

-En 1941, il est contraint de vivre sous de fausses identités, il réussira à survivre aux camps de concentration en s’évadant plusieurs fois.

 

-En 1942, son père, déporté, meurt dans un camp.

 

-En 1945, année qui marque la fin de la guerre et de la terreur.

 

-Entre 1945 et 1953, il fera de nombreux allers-retours entre Bruxelles et Paris, et s’installera définitivement en France, où il écrira 5 livres et de nombreux contes sans trouver aucun éditeur.

 

-De 1953 à 1961, il publiera de nombreux livres, certains illustrés, et écrira plusieurs contes dont le conte : marée basse.

 

-En 1967, il réalise le scénario du film  « Je t’aime, je t’aime ».

 

-Il est aussi journaliste, et écris de nombreuses chroniques pour différents journaux.

 

-En 1974, Jean Batiste Baronian (Romancier, nouvelliste, critique, auteur de polars...) réunit ses œuvres dans un recueil sous le titre «  contes glacés ».

 

-De 1997 à 2001, il se lance dans la promotion de ses livres à l’aide de conférences, émissions télévisées…

 

- Jacques Sternberg nous montre sa passion pour la voile dans ses contes en y incluant de petits passages en rapport avec la voile (le monsieur dans le conte aime lui aussi la voile, il a un petit voilier, une maison à la mer…).

 

 

 

 

2)    Matériaux :

 

 

a-     l’homme 

c’est à travers lui que nous suivons l’action, mais nous ne savons pas grand chose sur lui, ni physiquement ni psychiquement ; nous savons juste qu’il aime se reposer après de dures semaines de travail dans sa maison de plage, qu’il aime faire de la voile (car il s’est acheté un petit voilier), mais pas grand chose en somme.

 

La femme :

son physique est flou. On ne sait presque rien d’elle. C’est un personnage aux multiples facettes.

 

b-    Le texte commence dans un style théâtral, par une phrase non verbale (Sur une plage). L’action commence sur une plage, continue dans une maison côtière de style rurale et se termine sur la route dans un accident de voiture.

 

c-     L’histoire se déroule durant l’époque contemporaine, au 20ième siècle, divers objets appartenant à cette époque nous le prouvent : une télévision, une radio, des automobiles,…et s’étale sur une période de quelques jours ; mais comme c’est une histoire fantastique, on ne peut que faire des suppositions.

 

d-    « Je l’ai aperçue pour la première fois sur cette plage, elle devint ce jour-là mon seul besoin, le seul mystère qui m’attirait. »

 

« Elle me manipule, je le sais, mais je n’y peux rien, elle m’attire, comme un aimant, comme la mort appelle ses futurs clients… »

 

e- Vocabulaire

 

-lascif : qui est empreint d’une grande sensualité, porté à la luxure ;

 

-rictus : spasme des muscles dilatateurs de la bouche donnant l’aspect du rire forcé ;

 

-dérouter : rendre incapable de réagir, de se conduire comme il faudrait ;

 

-prédilection : préférence marquée par quelqu’un, quelque chose ;

 

-paradoxal : bizarre, inconvenant ;

 

-arpenter : parcourir à grands pas, enjamber ;

 

-hautaine : qui, dans ses manières et son aspect, marque une fierté dédaigneuse et arrogante ;

 

-intransigeance : caractère de celui ou de ce qui est intransigeant, intolérant ;

 

-taciturne : qui par nature parle peu, reste silencieux ;

 

-épier : observer attentivement et secrètement quelqu’un ;

 

-hantise : caractère obsédant d’une idée, d’une pensée, d’un souvenir, préoccupation constante dont on ne parvient pas à se libérer ; inquiétude qui tourne à l’obsession : idée fixe.

 

-clause : disposition particulière d’un acte.

 

-enlisée : enfoncée dans le sol sans consistance. Mise dans une situation difficile, dangereuse.

 

-transi : pénétré, comme transpercé par une sensation de froid.

 

-diaphane : qui laisse passer la lumière sans être transparent.

 

-hiératique : conforme aux normes d’une tradition liturgique.

 

-dérobée : en cachette rapidement.

 

-insolite : qui est différent de l’usage, de l’habitude et qui surprend, étrange, bizarre.

 

-déceler : déceler : parvenir à distinguer d’après des indices.  Découvrir, remarquer.

 

-indolence : nonchalance, indifférence.

 

-dériveur : bateau muni d’une dérive.

 

-recueil : ouvrage où sont réunis des écrits, des documents, des gravures…

 

-conte : récit assez court de faits d’aventures imaginaires.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3)    Thèmes :

 

 

 

1-           → la mort

«  Comment la mort peut vous manipuler »

« La mort appelle ses futurs clients »

Mais ce n’est qu’une interprétation personnelle de la dame.

 

2-          → la curiosité

« Les hommes ont toujours été attirés par l’inconnu de l’autre »

l’envie de l’homme de mieux connaître la femme, le mystère de la femme attise la curiosité de l’homme, le faisant l’aimer.

 

3-         → le temps

dans le conte, l’histoire en elle-même ne dure que quelques jours, mais elle passe très lentement dans le texte.  Tous les détails du conte la rende lente.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4)   Techniques

 

 

A- Construction

 

                                                                    i.Point de vue : le lecteur voit l’action à travers l’homme, c’est à la 1ère personne du singulier.

                                                                 ii.Il n’y a pas d’introduction, le lecteur est dès le début plongé dans l’intrigue.

                                                               iii.Situation initiale : Balade de l’homme sur la plage devant sa maison de vacances.

 

Elément modificateur : rencontre de l’homme avec la femme sur la plage

 

Péripéties:

-Il l’invite

-il la nourrit

-elle visite la maison seule

-elle part en promettant de revenir

-elle ne revient pas

-l’homme part à sa recherche

 

 

Situation finale : mort de l’homme dans un accident de voiture (la touche fantastique de la fin : ce sont les freins de la voiture qui sont pourris)

 

Iv Conclusion : je pense que se dégage du texte un proverbe souvent utilisé dans les romans à suspens (policiers…) : « la mort appelle ses clients ».

 

 

B- Peinture des personnages    

 

Dès le début du conte, les personnages sont impersonnels, ils ne sont que peu décrits, et représentés par des pronoms, ce qui n’a rien de personnel.

 

L’auteur nous donne des éléments tout au long du conte, mais finalement, il reste difficile d’avoir une image précise des personnages.

 

Tout le mystère repose sur la femme, sur ses manières, sur son aura de froideur, sans elle l’histoire n’aurait rien de spécial.

 

Notre curiosité nous pousse a vouloir mieux la connaître, à essayer de réaliser des rapprochements avec d’autres personnages fantastiques (tel que la mort, …).

 

 

C- Peinture du décor, de l’action

 

L’atmosphère créée par l’auteur est emplie de mystère pour donner du suspens à chaque bout de phrase.

On remarque dès la 10ème ligne que l’auteur a voulu donner cette impression glaciale pour plonger directement le lecteur dans le suspens. La plage est décrite comme une grande étendue de sable, avec des trous, et vide. La maison, elle, est décrite comme une maison sans rien d’extraordinaire. Les lieux sont abstraits.

 

D- Style

 

 Le vocabulaire est en général compréhensible ; mais toutefois, certains mots sont plus compliqués

Le choix des mots est tout à fait en harmonie avec l’idée du conte, c’est à dire le suspens et le caractère lugubre de celui-ci.

 

L’auteur fait dans le texte quelques associations de mots qui renvoient à l’image d’une idée précise (comme « une flambée de joie »).

 

Ces associations sont d’ailleurs souvent en rapport avec la chaleur.

 

Souvent, le vocabulaire qui a trait à l’idée du froid nous montre l’intervention de la dame (corps de glace…) alors que les mots relatifs à la chaleur ont plus trait à l’homme (flambée de joie…).

 

Beaucoup de métaphores sont utilisées, en particulier pour la femme (« des allures de félin, corps de glace, coup de foudre, un profil d’oiseau de proie, etc.).

 

Ces comparaisons (« son sang est de boue », etc.), le fait qu’elle ne parle presque jamais et une série d’autres détails amènent le lecteur à la confondre peu à peu avec la Mort.

 

Le passage suivant, page 103 – 104 : « pendant des heures … lame de rasoir » décrit l’aspect de la femme dont on ne sait pas en définitive qui et comment elle est ; son image reste floue, insaisissable.

Le rythme est lent (durant des heures…), car le décor est largement décrit, et tous ces détails sur le décor ralentissent l’action.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5)   Conclusion

 

1. Le texte se rattache à la tradition écrite (parce qu’il est écrit), c’est un récit fantastique, car il y a des intrusions d’éléments surnaturels : sang de boue…

 

2. Nous trouvons que ce conte est empli de mystère, ce qui donne au lecteur l’envie de connaître la fin de l’histoire et, dans un conte comme celui-ci dont la fin n’est pas écrite, le lecteur doit se l’imaginer.

 

3. la mort de l’homme n’est peut-être que le commencement de l’histoire, mais ça à vous de vous l’imaginer !

 

L’imagination du lecteur est un élément important dans les contes, la place qui lui est laissée permet à la sensibilité de chaque lecteur de s’exprimer et permet une lecture différente et personnelle à chacun.

 

4. dans le conte, deux pôles s’opposent : celui du chaud qui représente l’homme, et celui du froid qui représente la femme.

Le froid, le glacé dans le livre donne une impression de froideur ; Quand on rencontre dans le texte des mots relatifs à la froideur, c’est comme si un frisson nous traversait le dos, comme pour marquer un fait surnaturel, ou le passage de la dame.

 

 

 

 

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